Ferme et jardin de l'Hôpital Saint-Joseph, La Tuque

En 1912, les Sœurs grises de Nicolet prennent en charge l’Hôpital Saint-Joseph de la Tuque. Un orphelinat, qui accueille une cinquantaine d’enfants, s’y adjoint dès 1918.

L’Hôpital Saint-Joseph et l’Orphelinat du Sacré-Cœur, non daté. Photographie : auteur inconnu. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds de l’Hospice Saint-Joseph (La Tuque), L079-Y1D

Si, à ses débuts, l’œuvre doit en grande partie sa subsistance à la générosité et aux multiples formes de charité de citoyens et de marchands de cette localité, il est néanmoins décidé dès 1914 d’acquérir une ferme. Située à la Rivière-au-Lait (Fitzpatrick), elle est connue sous le nom de Ferme Sainte-Marie.

Le hangar construit en 1933, non daté. Photographie : auteur inconnu. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds de l’Hospice Saint-Joseph (La Tuque), L079-N17

Un potager (le jardin Saint-Joseph) contribue lui aussi à la subsistance alimentaire.

Travail au champ, non daté. Photographie : auteur inconnu. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds de l’Hospice Saint-Joseph (La Tuque), L079-N10-D

Des porcs et des chevaux constituent le cheptel de la petite ferme. Les terres agricoles produisent des céréales (avoine, blé) ainsi qu’une grande variété de légumes et de fruits, comme en témoigne la récolte de 1939 : fèves, patates, carottes, betteraves, panais, concombres, oignons, blé d’Inde, radis, salade pommée, rhubarbe, fraises, choux-fleurs, choux, céleri et tomates.

« Malgré les soins expérimentés de notre bon fermier, la récolte de notre potager n’a pas été aussi abondante que les années précédentes; mais il faut tout dire que la grêle est venue détruire les fèves lorsqu’elles étaient pleines en floraison, par conséquent, nos conserves de fèves qui étaient de 600 pintes, l’année dernière, ont été réduites à 100 pots et les tomates ont subi le même sort. En tout, la récolte est évaluée à $ 395.00; détaillée comme suit : patates 130 sacs; carottes 20 sacs; betteraves 5 sacs; panais 4 sacs; concombres 6 sacs; oignons 4 sacs; blé-d’inde 18 sacs; fraises 80 chaudières; radis 15 chaudières; fèves 500 livres; salade pommée 24 douzaines de pieds; rhubarbe 300 pieds; chou-fleurs 30 pieds; choux 75 pieds; céleri 300 pieds. »

Chroniques, 7 novembre 1939. Archives des Sœurs grises de Montréal,
Fonds de l’Hôpital St Joseph (La Tuque), L079-K

La transformation en conserve de ces légumes contribue à nourrir, l’hiver durant, les enfants, les patients et les religieuses de l’orphelinat et de l’hôpital. Les besoins sont nombreux : en 1939 l’orphelinat compte 100 enfants, et pour la seule année 1936, l’hôpital compte un total de 543 personnes, incluant les patients, les sœurs et les employés.

Sœur Robertine Goudreault, s.g.m. (à gauche) et ses aides à la cuisine de l’hôpital, sans date. Photographie : auteur inconnu. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds de l’Hospice Saint-Joseph (La Tuque), L079-N14A

« Huit Sœurs partent ce matin pour un congé à la ferme. Nous prenons le dîner et le souper en plein air. Une multitude de maringouins prennent part à notre réfection, à nos dépens. La journée se passe agréablement. Nous sommes heureuses de constater que nos champs de blé et d’avoine sont beaux et promettent une belle récolte. »

Chroniques, 5 juin 1923. Transcription.
Archives des Sœurs grises de Montréal, L079, K