Ferme du Couvent et de l'Hospice Youville, Saint-Benoît





En 1859, les Sœurs grises s’installent dans une maison et sur un terrain du village de Saint-Benoît, dans le comté de Deux-Montagnes, afin de fonder un hospice pour les pauvres et les infirmes, ainsi qu’une école pour les jeunes filles.
Plan de la ferme de Saint-Benoît/Nelson Cossette (agronome), non daté. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds du Couvent et du Foyer d’Youville (Saint-Benoît), L011-K-03
Couvent d’Youville, [19-]. Photographie : auteur inconnu. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds du Couvent et du Foyer d’Youville (Saint-Benoît), L011-Y1-1A
Plan du terrain de l’Hospice Youville/reproduit par Sœur Léonie Ferland, s.g.m., 1949. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds du Couvent et du Foyer d’Youville (Saint-Benoît), L011-A-1-1
Dès ses débuts, le terrain est exploité et aménagé avec une grange. De nouvelles terres sont acquises au fil des années pour être cultivées. Les activités d’enseignement se poursuivent avec l’établissement, en 1916, d’une école ménagère où des jeunes filles, parfois pensionnaires (86 en 1938), suivent un enseignement religieux, ménager et agricole. Le programme contient des travaux pratiques tels que le binage, l’ensemencement du jardin, le sarclage et l’arrosage.
Souvenir de Sœur Éva Mercier, s.g.m. (1896-1976) qui enseigna puis devint Supérieure locale du Couvent d’Youville, de 1918 à 1938 :
« Les étudiantes travaillaient ferme, surtout les plus âgées, car elles avaient conscience de préparer leur avenir. (…) Nos élèves s’occupaient d’apiculture et d’aviculture. Les graines de semence pour le jardin potager étaient fournies gratuitement par le Ministère d’Agriculture Provincial. À l’automne, Sœur Supérieur mettaient, au besoin, employés et voitures à la disposition des élèves du cours supérieur qui se rendaient à Oka pour étudier sur place le rucher et le poulailler. Les Révérends Pères Trappistes avaient la condescendance de les renseigner sur ces sujets. »
Souvenir d’étudiantes, 1895-1954 (extrait). Transcription.
Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds du Couvent et du Foyer d’Youville (Saint-Benoît), L011-H-2-5-A
Souvenir de Sœur Agnès Jacques Dufrost, s.g.m. ( 1865-1964), qui demeura au Couvent Saint-Benoît de 1891 à 1905, en tant que sœur hospitalière (pendant huit ans), puis cuisinière (pendant sept ans) :
« C’est nous les Sœurs qui faisions boucherie. Toute la viande consommée au couvent venait de notre ferme, et les légumes poussaient dans notre jardin. J’allais traire les vaches soir et matin avec les hommes (une vingtaine de vaches au moins). J’étais chargée d’élever les veaux et les moutons. Une année, on avait acheté deux cochons à la Trappe d’Oka; ils étaient malades, et c’est moi qui les ai soignés tout l’été. À l’automne, tous deux ont été primés à l’Exposition du Comté qui avait lieu cette année-là à St Benoit. »
Souvenir d’étudiantes, 1895-1954 (extrait). Transcription.
Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds du Couvent et du Foyer d’Youville (Saint-Benoît), L011-H-2-5-A
On retrouve sur la ferme diverses dépendances : une beurrerie, une glacière, une boulangerie, un caveau, un hangar à bois, une grange, une étable, une porcherie et un poulailler. D’une superficie de 162 arpents, on note qu’en 1959 on y cultive de l’avoine, de l’orge, du blé d’Inde et des légumes. Un petit cheptel de 20 vaches, 30 porcs, 2 chevaux et 120 poules est constitué. Deux hommes y travaillent à l’année. Les productions de la ferme servent à subvenir aux besoins de l’hospice, de l’école et du couvent. Une partie des denrées est envoyée vers d’autres œuvres des Sœurs grises, notamment à l’École Notre-Dame-de-Liesse, à Montréal.
Inventaire de la ferme (extrait), 1927. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds du Couvent et du Foyer d’Youville (Saint-Benoît), L011-H-3-2
Peu rentable et confrontée à des problèmes de main d’œuvre, cette ferme cesse ses activités au début des années 1960.
Affiche de l’encan public, 24 avril 1961. Archives des Sœurs grises de Montréal, Fonds du Couvent et du Foyer d’Youville (Saint-Benoît), L011-H-3-3